Nous avons suivi avec stupeur et consternation le discours prononc? par Mohamed Ould Abdel Aziz, ? l?occasion de son investiture, suite ? une ?lection frauduleuse caract?ris?e par toutes les formes de violations dont l?utilisation des deniers publics, l?achat de consciences, l?implication abusive de l?administration, la caporalisation de l?arm?e, l?instrumentalisation de la tribu, le bourrage des urnes et la mise en sc?ne d?une CENI sans ?me.
Notre participation aux ?lections, dont nous avons rejet? les r?sultats pour les raisons cit?es ci-haut, ? travers l?appui de la candidature ? la Magistrature supr?me du pr?sident du mouvement abolitionniste (IRA), Biram Dah Abeid, Prix des Nations Unies, fait de nous l?acteur et le t?moin le mieux indiqu? pour ?valuer le discours d?investiture du Pr?sident. C?est pourquoi, il est de notre devoir de pr?senter une somme de r?actions tir?es de nos observations sur cette allocution.
Notre constat est que le Pr?sident est demeur? h?las fid?le ? ses vieilles habitudes d?homme rompu aux all?gations vindicatives et aux phrases vaseuses, d?pourvues de sens, d?objectifs et de perspectives. En effet, son insistance sur ce qu?il pr?tend ?tre les r?alisations de son premier quinquennat, n?est en fait qu?un alibi grandiloquent et une fuite en avant consistant ? continuer sur la voie, qu?il s?est lui-m?me trac?e, sur la base desdits acquis r?alis?s sur un terrain n?existant nulle part que dans son imaginaire.
Aussi, rappelons-nous, ? l?opinion publique nationale, que ce quinquennat s?est caract?ris? par un ?touffement cinglant des libert?s et un pi?tinement sans pr?c?dent des dignit?s et des lois. Durant tout ce mandat, le G?n?ral n?a jamais rat? l?occasion d?opposer une fin de non recevoir ? son devoir de traiter par le droit et l??quit? les questions nationales. Il a fait obstacle ? l?arrestation et au jugement des esclavagistes ainsi que la poursuite des g?nocidaires et autres responsables des crimes durant les ann?es de braise, auxquels il garantit l?impunit? absolue.