De nouvelles capacités d’emplissage et stockage en perspective d’ici 2021
Un investissement de près d’un milliard de DH
Le potentiel marocain scruté au 30e Forum mondial du gaz de pétrole liquéfié
Les chiffres parlent d’eux-mêmes: la production mondiale du GPL (Gaz pétrole liquéfié) est en croissance continue et va atteindre les 300 millions de tonnes. La consommation est aussi en hausse avec 300 millions de tonnes. Les pays en développement sont les plus gros consommateurs à l’instar de l’Inde. Autre exemple, celui de la Turquie qui en l’espace de deux décennies a transformé son parc automobile.
Aujourd’hui, 40% de ses véhicules tourisme roulent en GPL carburant, qui reste une option de plus en plus envisagée eu égard à sa maturité technologique et à son utilisation à l’échelle mondiale. «Ce sont autant de signes de bonne santé pour notre secteur et des perspectives de croissance», souligne Yagiz Eyuboglu, président de l’Association mondiale pour le développement du gaz de pétrole liquéfié (WLPGA).
L’occasion est la tenue de la 30e édition de son forum mondial qui poursuit ses travaux à Marrakech. La rencontre regroupe et comme à chaque édition des acteurs institutionnels et du secteur privé de premier plan, ainsi que l’ensemble des intervenants de la chaîne de valeur de l’industrie du GPL. Cette année, l’hygiène, la sécurité et l’environnement, ainsi que les opportunités de développement d’un marché mondial du GPL en Afrique sont au cœur des débats.
En effet, à l’échelle continentale, l’Afrique affiche des performances de 30% de croissance en volume de consommation en GPL, dépassant de loin la dynamique relevée dans d’autres régions du monde. Le continent dispose d’exceptionnels potentiels pour l’industrie du GPL vu la croissance économique et démographique qui attend ce continent. «Pour un continent qui ambitionne son développement via des énergies modernes, le GPL est son avenir», insiste James Rockall, directeur de la WLPGA.
Dans ce continent, le Maroc est aux premiers rangs en termes de consommation. Sur les cinq dernières années, la consommation du Royaume en matière de GPL a connu, en volume, une croissance moyenne de 20%, le butane tirant la consommation des GPL (voir encadré). Cette situation fait du Maroc le deuxième plus gros marché du GPL en Afrique.
Le marché du GPL au Maroc représente 23% de la consommation nationale en produits pétroliers, et il est prévu que cette consommation augmente d’environ 80% à l’horizon 2030, précise Aziz Rabbah, ministre de l’Energie, des Mines et du Développement Durable. Le Royaume a programmé le renforcement des capacités additionnelles de réception et de stockage des GPL totalisant 35.000 tonnes d’ici 2021 pour un investissement d’environ 610 millions de DH ainsi que de nouveaux centres emplisseurs portant sur une capacité d’emplissage additionnelle d’environ 220.000 T/an avec un investissement de 300 millions de DH.
En effet, si le Maroc est bien engagé sur la voie de la transition énergétique pour porter la part des énergies renouvelables à 52% à l’horizon 2030, les avantages qu’offrent les GPL ont incité le Maroc à leur donner une place particulière avec un accompagnement des différents intervenants dans la chaîne de valeurs. Ainsi, sur le plan réglementaire, le Maroc a mis en place un cadre législatif et réglementaire attractif des GPL.
De même que le Royaume a mis des incitations tarifaires pour encourager la construction des capacités de stockage et de réception dans les différents ports du Royaume. «Le Maroc s’apprête d’ailleurs à lancer une nouvelle batterie de réformes importantes dans le secteur des produits pétroliers y compris la filière des GPL, en vue d’instaurer un nouveau système de gouvernance de ce secteur et de renforcer la sécurité d’approvisionnement et les mesures de sécurité et de protection de l’environnement», conclut Rabbah.
Le butane en chiffres
94,7% (2.334.000 T) des consommations du GPL en 2016.
Les besoins du marché national en butane sont couverts en totalité à partir de l’importation
Le produit est conditionné en bouteilles de 3kg, 6 kg et 12 kg.
16 sociétés assurent la distribution de gaz.
500 entre petits, moyens et gros dépositaires liés aux sociétés de distribution par contrat et opérant dans des zones d’activité limitées.
37 centres emplisseurs totalisant une capacité d’emplissage de 2.400.000 tonnes par an.
Le parc de bouteilles est de l’ordre de 17 millions de réservoirs 3 kg, de 20 millions de réservoirs de 12 kg et de 1 million de réservoirs de 6 kg.