« Je ne peux pas et ne dois pas acheter mon droit. Je suis citoyen et j’ai le droit d’être enrôlé comme tous les mauritaniens ». Lance un citoyen apparemment remonté et désabusé par les attitudes et comportements des responsables des lieux.
Ce citoyen a confié à notre journaliste : « je m’appelle Moussa Cisssé. Je suis de la région du sud de la Mauritanie, le Guidimakha, je suis mauritanien depuis mes aïeux. On m’a posé des problèmes pour m’enrôler et j’avais cru aux paroles des responsables des centres où je me suis rendu tous ces temps pour me faire recenser. Ce matin, l’un des responsables m’a demandé de l’argent pour régler mon problème. J’ai refusé, il m’a chassé de son bureau et a appelé la police pour m’arrêter. Je suis la victime, apatride dans mon propre pays et il veut m’envoyer en prison car j’ai refusé de corrompre. »
La police venue sur les lieux a dispersé la foule et interpellé quelques personnes dont Moussa Cissé qui crie au scandale.
"C’est un racisme administratif qui est aujourd’hui instauré, après les déportations physiques de 1989-1990 des noirs vers le Sénégal et le Mali"
Le gouvernement du président Mohamed Ould Abdel Aziz a lancé le recensement en mai 2011 pour mettre en place un nouveau système d’identification des Mauritaniens, après avoir promulgué un nouveau Code civil en décembre 2010. Mais les noirs du pays pensent être discriminés par les recenseurs qui sont majoritairement des maures en complicité avec le gouvernement.