Chers invités
Au nom du Collectif des associations de lutte contre l’esclavage et ses séquelles en milieu Soninké Nous saisissons cette auguste occasion pour adresser nos félicitations à l’ONG Sos Esclaves et à son président Boubacar Ould Massaoud pour son engagement constant pour l’avènement d’une Mauritanie juste et équitable au sein de laquelle tous les citoyens sans aucune exclusive jouissent de tous leurs droits. La lutte contre les pratiques esclavagistes qui nous réunit est un combat universel de tous les justes. Notre collectif s’est engagé aux côtés de SOS et de toutes les organisations de droits de l’homme pour dénoncer et combattre toutes les formes de pratiques qui touchent à la dignité humaine et dont l’esclavage est le principal déterminent au sein de nos sociétés négro-africaines. Nous ne faisons point de différence entre la peste et le choléra. Toutes les manifestations de l’esclavage sont également ignobles et exécrables. Tant qu’un seul cas de traitement inhumain et dégradant existe, notre collectif le dénoncera avec la dernière énérgie. Le Collectif des associations de lutte contre l’esclavage et ses séquelles en milieu Soninké , réaffirme que les pratiques esclavagistes existent encore dans toutes les sociétés Mauritaniennes. Nombreux sont ceux parmi les intellectuels et activistes negro africains qui sont prompts à dénoncer l’esclavage quand il s’agit de la communauté Beydane et rejettent en bloc l’existence de cette pratique au sein de la communauté negro africaine pendant qu’ils s’accommodent allégrement de cette pratique en l’ exhibant honteusement aux visiteurs incrédules. Nous , collectif , ne sommes contre personne , mais au contraire, nous sommes pour tous les hommes , tous les humains , car nous considérons que le malheur d’une seule personne affecte inéluctable tous les autres humains. L’esclavage chez les Soninké existe et continuent encore d’impacter directement la vie de milliers de citoyens mauritaniens en ce 21 siècle. A titre d’illustrations : En 1994, lorsque le périmètre pilote a été aménagé, les lobbies esclavagistes qui tiennent les rênes du pouvoir local, ont empêché des citoyens mauritaniens d’avoir accès une terre , dont leurs parents ont défriché et exploité pendant des générations. Tout récemment en juin 2018, à Daffor des familles entières ont été empêchées d’exploiter leurs champs par ce qu’elles ont rejeté l’ordre féodal. Pourtant ces terres ont été défrichées et entretenues par leurs ancêtres depuis la nuit des temps. Sur la base de la loi ces terres reviennent de droit à ces braves familles, mais hélas. Je ne saurai terminer sans partager avec vous ce témoignage d’une victime de l’esclavage : « Je m’appelle Laagané Coulibaly, j’ai environ 65 ans. Depuis ma tendre enfance, je voyais, ma mère Kandé Diallo aller travailler dans la famille de Seibané Seidy Camara comme esclave de case. Ma mère s’occupait de tous les travaux de ménage dans la cour familiale des Camara. Cela ne l’empêchait guère de participer activement aux travaux champêtres. Quand j’ai atteint l’âge de 18 ans, les maitres de ma mère sont venus me récupérer chez mon père. A partir de cette date j’ai commencé à travailler pour eux comme esclave cultivant les champs et s’occupant des animaux. » Notre engagement pour cette noble mission est serein, éclairé mais résolument ferme. A cet effet nous ne pouvons pas ne pas reconnaître les efforts des pouvoirs publics qui, malgré les pesanteurs des forces du mal, ont pu quand même baliser le terrain et faire des progrès importants. Notre solution à ce problème est une solution républicaine qui utilise les voies et les outils citoyens, loin de tout communautarisme rétrograde.
Je vous remercie
Le Collectif des Associations de Lutte contre l’esclavage et ses Séquelles en Milieu Soninké
Contact : 46455504