[17/10/2018]    

Les pays d’Afrique subsaharienne face au défi de l’éducation



Le Mali et la Côte d’Ivoire profitent d’un contexte d’aide financière favorable pour développer des projets éducatifs, alors que l’ONU a fait de l’école pour tous l’un des piliers de son Agenda 2030 pour le développement durable.




De multiples initiatives – comme le projet de l’Education Development Centre (EDC) au Mali, ou la distribution de kits scolaires et de classes par la Fondation orange et Dominique Ouattara en Côte d’Ivoire – voient le jour en Afrique subsaharienne.

En février dernier, l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) révélait qu’en Afrique subsaharienne, un jeune sur trois n’est pas scolarisé – la moyenne mondiale est d’un jeune sur cinq –, les filles étant davantage absentes des salles de classe que les garçons. Un an plus tôt, l’agence des Nations unies lançait un portail consacré à l’éducation sur le continent africain. Objectif : « scolariser et former tous les enfants et les jeunes d’ici 2030 » en Afrique subsaharienne. A l’époque, l’UNESCO n’était pas la seule à tirer la sonnette d’alarme ; la Banque mondiale, par exemple, avait estimé qu’en Côte d’Ivoire – l’une des économies les plus dynamiques du continent –, croissance et émergence n’iraient pas sans réforme du système éducatif.

Un financement en provenance d’organismes internationaux qui tombe à pic

Rien de plus logique à cela : « Pour produire plus et mieux, il faut des compétences, lesquelles s’acquièrent en grande partie sur les bancs de l’école, pendant les années de formations professionnelles et au sein de l’université », d’après un rapport de l’institution financière. L’UNESCO, de son côté, ne dit pas autre chose. Selon l’agence onusienne, chaque année supplémentaire de scolarité pourrait ajouter, non seulement, 0,37 % au PIB d’un pays, mais également 10 % aux revenus d’un citoyen.

Encore faut-il, selon la directrice de l’ISU, Silvia Montoya, résorber la crise de l’apprentissage – un enfant sur dix n’atteint pas les seuils minimaux de compétence en lecture ou en mathématiques – et effectuer « un suivi efficace pour veiller à ce que tous les enfants soient scolarisés ».

Ce double défi, certains acteurs, en Afrique subsaharienne, l’ont bien compris. Lors de l’Assemblée générale des Nations unies, qui s’est tenue début octobre à New-York, la Fondation mondiale Education Above All (EAA) et le Fonds de solidarité islamique pour le développement (FSID), ont annoncé qu’ils s’associeraient afin de doper l’éducation africaine. Le but ? Bâtir un programme doté de 100 millions de dollars à destination des pays à faibles revenus. « Alors que le monde peine à surmonter la crise mondiale du financement de l’éducation à laquelle il est confronté, ce nouveau programme aidera les pays admissibles à surmonter leur manque d’accès au crédit sur le marché financier international » ont souligné les deux acteurs dans un communiqué conjoint.

Le premier se chargera du suivi et de l’évaluation des projets mis en place avec des partenaires internationaux ; le second mettra à disposition les sommes d’argent nécessaires aux pays – ceux-là doivent être membres de la Banque islamique de développement (BID), à laquelle appartient le Fonds –, qui bénéficieront alors de conditions préférentielles.

Premier État à adhérer au programme des deux partenaires, le Mali devrait recevoir un prêt de 31 millions de dollars afin de financer un projet de l’Education Development Centre (EDC), une organisation mondiale à but non lucratif, visant à offrir un enseignement primaire à quelque 600 000 enfants. La somme d’argent devrait être répartie entre la formation des enseignants, la fourniture de matériel pédagogique et le suivi de présence des élèves.

« Votre réussite ne dépend que de vous et des efforts que vous fournirez en classe »

Un autre programme, appartenant à la fondation EAA cette fois-ci, baptisé « Educate a Child », vise à combler le fossé entre les sexes dans l’accès à l’éducation, tout en favorisant les compétences dont les enfants ont besoin pour trouver un emploi valorisant – le but ultime de tous les programmes d’aides. Il a d’ores et déjà mit en place, sur le continent africain, une quarantaine de projets, en partenariat avec des ONG locales et internationales, des banques de développement et des entreprises, et veut franchir d’ici quelques années la barre des 10 millions d’enfants scolarisés dans le monde, selon cheikha Moza bint Nasser, fondatrice et présidente d’EAA. Tous les projets éducatifs, en Afrique subsaharienne, faisant partie intégrante de l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable, dont la mère de l’actuel émir du Qatar est l’une des ambassadrices.

Cette annonce avait été faite en avril dernier depuis la Côte d’Ivoire, pays où les projets se multiplient également pour conduire les enfants sur les chemins de l’école. A titre d’exemple, la Première dame et la Fondation Orange ont offert chacun des centaines de kits scolaires et trois nouvelles classes à la sous-préfecture de Gagoré. Le 11 septembre dernier, Dominique Ouattara procédait au lancement officiel de la cérémonie de remise des kits pour l’année 2018-2019, distribués par la Fondation Children of Africa, dont elle est présidente. Dans son discours, la Première dame a voulu également responsabiliser les enfants présents : « Votre réussite ne dépend que de vous et des efforts que vous fournirez en classe. Il vous faudra aussi être respectueux avec vos enseignants, comme vous l’êtes avec vos parents [et] bien écouter en classe », a-t-elle déclaré.

Le lancement officiel de la distribution des kits scolaires s’est accompagné de l’inauguration d’une école primaire publique à Yopougon, l’une des quinze communes du district d’Abidjan. Bâti sur 3 000 mètres carrés, muni de sept salles de classe, d’une cantine, d’une salle multimédia et d’un terrain de sport, l’établissement, construit par Volontaires d’Afrique – la fondation de l’homme d’affaires malien Samba Bathily, également directeur général de Solektra International, entreprise spécialisée dans l’énergie qui a collaboré au projet –, a la particularité de fonctionner à l’énergie solaire. Et démontre qu’en matière d’éducation des jeunes enfants, on peut associer efficacité et développement durable.

François Lamontagne

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