« Ce 10 octobre 2018, dans la localité de Bafrara, village soninké du Mali, des agressions physiques d'une violence inouïe ont perpétrées par une foule de féodaux déchaînés contre quelques membres de la communauté GANBANAAXU » (cf. Communiqué de presse du forum GANBANAXU, un mouvement pacifique d'émancipation des descendants d'anciens esclaves en milieux soninkés).
Les victimes sont considérées comme des esclaves par leurs agresseurs, donc leurs soi-disant maitres. C’est dire, comme en Mauritanie, au Mali aussi et dans le milieu soninké, l’esclavage continue d’être une pratique admise et banalisée et toute personne opposée à cette ignoble pratique est bâillonnée voire exclue de la communauté ; elle peut perdre ses terres qui sont propriétaires du maitre et même sa dignité d’homme, comme le cas de Bafrara.
Les victimes, blessées, ont été admises à l’hôpital de Kayes. Il s’agit de :
- ISSA DIARRA (ligoté et tabassé avec une côte cassée)
- MAMADOU DIARRA
- SIDI CISSOKHO
- HAMADY DIARRA
- BAKERY COULIBALY
Le Collectif des Associations de Lutte contre l’Esclavage et ses Séquelles en milieu Soninké en Mauritanie (CALESM) tient à exprimer sa grande indignation face à cette répression brutale contre des paisibles citoyens de la localité de Bafara, une localité située dans la région de Kayes (Mali).
Devant cette situation, le CALESM :
- Dénonce le traitement infligé à ces militants abolitionnistes
- Condamne sans réserve cette répression aveugle des citoyens maliens
- Demande au gouvernement malien d’œuvrer pour assurer l’indépendance effective de la Justice afin que les auteurs répondent de leurs actes
- Apporte son soutien total aux victimes de cette barbarie inouïe d’un autre âge
- Exige l’application rigoureuse de la loi contre ces individus qui, par leurs agissements indignes du genre humain, ont terni l’image du Mali
- Appelle au calme et à la responsabilité.