Les inondations observées à Nouakchott en Septembre 2013, aussi spectaculaires qu’elles soient, sont moins dues à une pluviométrie exceptionnelle qu’à une combinaison de facteurs désormais récurrents.
En effet, avec ou sans les changements climatiques, la ville de Nouakchott est menacée par des risques d’inondation, ou plutôt de submersion majeure, en raison du cumul de facteurs naturels (fragilité du cordon dunaire littoral, faible dénivellation du terrain, présence de sols de sebkhas), et d’activités anthropogéniques diverses (urbanisation mal planifiée, construction d’infrastructures, destruction du couvert végétal, extraction de matériaux). S’y ajoute les conséquences inattendues du projet d’approvisionnement en eau, dit Aftout es Saheli qui, en triplant les quantités d’eau accessibles aux ménages, a, en raison de l’absence d’un système d’égout, accru d’autant le volume d’eau évacuée vers la nappe souterraine –déjà affleurante- par le truchement des fausses sceptiques et des puits perdus.
En cas d’intrusion d’eau de la mer, près de 30 % de la ville se retrouverait sous les eaux dans une ampleur sans commune mesure avec les eaux stagnantes observées en septembre dernier. Près de 300.000 personnes seraient directement affectées, avec des risques élevés de pertes en vies humaines.
Les ports et aéroports de Nouakchott, près de 200 km de routes bitumées, et de multiples infrastructures publiques, tels que des centres de santé dont les plus grands hôpitaux, universités et écoles (la liste est non exhaustive), seront détruits. Les pertes économiques pourraient atteindre l’équivalent de sept (7) milliards de dollars américains.
Résumé éxécutif de la NOTE TECHNIQUE1
RISQUES D’INONDATION MAJEURE DE NOUAKCHOTT ET
IMPACTS ASSOCIES
Ahmed SENHOURY, Ibrahim THIAW, Demba MARICO,2
Experts indépendants