Etre ignorant en ignorant qu’on est ignorant et dans l’ignorance qu’on nous perçoit comme un ignorant est la pire des caractéristiques grandement partagée, hélas, par la quasi totalité des Mauritaniens. C’est le Mauritanien dans son quotidien, c’est l’exercice du saut de sa propre ombre.
Le ridicule et la honte comportementale ; on s’y plait ; c’est notre moi : l’inadmissible admis comme mode d’emploi, de conduite ou de vie. Le mensonge comme règle ou un art de vivre. Un art qui gouverne notre intelligence ou vision pour verser dans le sectarisme et la cécité du commun communautaire.
C’est cette façon de faire qui grippe la Mauritanie, qui la fait souffrir. Ce pauvre pays qui nous a tout donné et que nous continuons de mutiler jusqu’aux fondamentaux. Plus d'un demi siècle d’existence dans la culture de l’incivisme et de la navigation à vue.
Alors, il faut repenser ce sempiternel projet de pays dans ses attributs et ses fondamentaux pour les devoirs et droits des citoyens. Ces hommes et femmes qui peuplent cette zone géographique qu’est la Mauritanie ont besoin d’être éduqués à l’école du civisme. Une école de la promotion et de la vulgarisation des règles de vie en communauté, les règles de l’honnêteté, de l’humanisme ; de partage et de l’acceptation de l’autre dans sa différence. L’école du bannissement de l’opprobre, du mensonge et de l’individualisme narcissique.
Dans l’invention de cette nouvelle Mauritanie, on optera pour une journée de civisme, de partage et de la connaissance de l’autre. Durant cette journée, on nettoiera ensemble nos rues, on mangera ensemble et on se contera notre histoire récente, même celle des atrocités. On chantera « Je jure de ne plus mentir, de ne plus tricher, de ne plus voler, de ne plus trahir. Je donne ma vie à la Mauritanie et à son unité ».
On l’inscrira dans notre loi fondamentale et servira comme règle d’enquête de moralité à toute personne désirant briguer un poste électif, en premier lieu le fauteuil présidentiel. Et cette règle s’appliquera tout au long du mandat électif ; son manquement conduira à l’éviction du fauteur.
La Mauritanie ainsi repensée nous évitera de continuer à être les damnés de cette partie de la planète. Et on méritera la Mauritanie : l’Afrique en miniature