Tantôt c’est un virus, tantôt ce sont des restrictions abusives qui nous volent nos libertés.
La Mauritanie venait de sortir d’une élection controversée qui faisait nourrir beaucoup d’ambitions et qui a débouché à des déceptions innombrables. A peine remis du choc de ces compétitions, le peuple apprend qu’un citoyen aurait encore perdu la vie entre les mains des forces de sécurité dans des circonstances douteuses.
La population, des badauds pour la plus part, exprime son indignation dans la rue, dans de nombreuses localités du pays. Un autre jeune va encore perdre la vie dans ces manifestations à Boghé.
La population sous le choc cherche à comprendre, alors que les agents de l’État versent dans le ponce pilatisme. L’État s’empresse de prendre des mesures restrictives en coupant l’internet. Les fournisseurs de service trahissent les utilisateurs en les privant d’un service dû. Le droit à l’information est un droit fondamental. Hélas on leur a volé leur droit à l’information et leur liberté d’expression de façon arbitraire Les Mauritaniens ont voté pour des élections qui, en amont, sont entachées de nombreuses irrégularités.
Car les différents acteurs ont eu une interprétation erronée, fallacieuse même, de la digitalisation de l’inscription dans les listes électorales. Ces faits ont entrainé un chamboulement total du fichier électoral avec des pratiques qui ne se fondent sur aucune base juridique.
Il a été a permis à des individus de s’inscrire dans les listes des communes avec lesquelles ils n’avaient aucune attache sans aucun élément attestant un changement de résidence. Ils se font inscrire dans des circonscriptions qu’ils ne vont découvrir que le jour du vote et qu’ils quitteront, sans doute à jamais, le lendemain.
Cette irrégularité pose le problème de la légalité et la légitimité des mandats obtenus dans ces circonstances et dans les circonscriptions électorales concernées. Encore là aussi on a volé à certains citoyens la liberté de choisir ceux qui vont exercer un mandat à leurs noms. Toutefois les populations doivent être animées d’une citoyenneté responsable pour ne pas céder à l’instrumentalisation de leurs droits et leurs libertés.
Mais à la résistance le peuple doit choisir la résilience qui est loin d’être une attitude de passivité mais une posture responsable. Dans ce contexte la résilience, dont il est question, c’est la connaissance de ses droits et les limites de ses libertés. Il est évident que choisir de vivre dans un espace avec des libertés illimitées c’est choisir l’anarchie.
Si les acteurs ne peuvent pas être des modèles, ils doivent se garder de s’afficher comme des anti-modèles. Cela est valable pour chaque acteur de la société qu’il soit dans la population civile ou dans les forces de l’ordre. Le droit à la vie est un droit indérogeable. rien ne peut justifier de supprimer volontairement une vie.
Ces morts dans des commissariats sont tout simplement inacceptables, si les responsabilités sont établies, il ne doit aucunement pas y avoir d’impunités. La société vit des moments où elle doit se protéger contre elle même car les éléments qui la composent ont perdu toute forme de retenue et d’humanisme. Hélas la mondialisation ne nous apporte pas que des avantages dans un article paru sur cridem :
( https://cridem.org/C_Info.php?article=744104) j’évoquais comment un virus a changé la marche du monde.
Ne nous laissons pas emporter par cet engrenage arrêtons nous, un moment, et pensons aux actes que nous posons et mesurons en toutes les conséquences. La démocratisation de l’internet tout en étant l’une des meilleures merveilles de notre siècle n’en constitue pas moins l’un des plus grands maux. Tantôt il peut nous servir tantôt on peut l’utiliser contre nous. L’internet peut nous faire perdre nos emplois, nos droits et nos libertés.
Nous sommes dans un monde nouveau, pas seulement du fait des nouvelles découvertes ou des opportunités qu’il offre ou tout simplement des nouveaux risques. Nous sommes dans un monde nouveau parce que la population mondiale est de plus en plus jeune. Ces jeunes réclament plus de libertés et d’implication.
La jeunesse constitue un enjeu primordial et une source de vitalité dans le devenir et la construction de notre nation. Les nouvelles dynamiques qui animent cette jeunesse obligent nos décideurs, à repenser les politiques publiques, à prendre en compte une réelle politique de la jeunesse. La jeunesse constitue une énergie qu’il faut canaliser mais aussi une opportunité à saisir pour transformer nos sociétés.
La jeunesse alliée à l’intelligence est un capital qu’il faut chérir et une opportunité qu’il faut exploiter. Ne tuons pas notre jeunesse. Ne la laissons pas aller mourir en mer ou dans le désert. Ne la privons pas, la jouissance, des libertés que lui offre son époque. Cependant qu’on soit jeune moins jeune ou vieux nous sommes tous des citoyens et donc d’égale dignité.
J’entends souvent dire que les vieux ont déjà fait leur temps. Mais il n’y a pas un temps pour les vieux et un temps pour les jeunes : il n’ya qu’un monde qui nous appartient à nous tous. La démocratie n’admet pas l’exclusion apprenons à vivre avec toutes nos diversités dans le respect des droits de chacun. Apprenons, en citoyens responsables, à nous adapter à notre nouveau monde pour échapper aux grands risques de ce siècle qui a déjà très mal débuté.
