À quelques semaines de la 80? session de l’Assemblée générale des Nations unies, le Canada prépare un geste diplomatique majeur selon Daily Mail : la reconnaissance officielle d’un État palestinien. Mais cette décision, portée par le Premier ministre Mark Carney ce 30 juillet, ne sera pas accordée sans garanties. Ottawa exige que soient organisées des élections générales en 2026, sans implication du Hamas, et que les dirigeants palestiniens s’engagent à faire du futur État une entité sans composante armée.
Ces exigences, présentées comme des garde-fous pour assurer stabilité et sécurité, visent à éviter que cette reconnaissance ne s’applique à une autorité dominée par des groupes perçus comme radicaux. La posture canadienne repose ainsi sur une lecture politique des enjeux de long terme, sans rompre avec l’idée d’un règlement fondé sur deux États vivant côte à côte.
Une ligne influencée par Londres et d’autres capitales européennes
Cette démarche n’est pas isolée. Elle s’insère dans une situation où plusieurs pays d’Europe occidentale ont déjà franchi ce cap. De récentes discussions entre Mark Carney et son homologue britannique Keir Starmer auraient renforcé cette orientation. Le Royaume-Uni ayant déjà pris des engagements dans le même sens, la position canadienne vient consolider une dynamique transatlantique de plus en plus visible.
Pour Ottawa, il s’agit aussi de démontrer que son rôle sur la scène mondiale ne se limite pas à la réaction ou à l’observation, mais qu’il peut s’affirmer par des gestes forts, articulés autour de principes politiques clairs. Ce positionnement intervient alors que la question palestinienne regagne en visibilité au sein des institutions multilatérales.
Une réponse politique face à l’impasse humanitaire à Gaza
C’est avant tout la gravité des événements en cours dans la bande de Gaza qui a précipité cette décision. Les affrontements prolongés entre Israël et le Hamas ont généré un niveau de détresse humaine jugé insupportable par le chef du gouvernement canadien. Face à cette urgence, une rencontre du Cabinet a permis de définir une série de réponses politiques, parmi lesquelles la reconnaissance envisagée.
Pour les autorités canadiennes, offrir une perspective étatique aux Palestiniens pourrait contribuer à faire émerger une nouvelle gouvernance, en rupture avec les impasses actuelles. Cette reconnaissance est donc pensée comme un outil diplomatique permettant d’amorcer un changement de cap, sans soutenir pour autant les factions armées présentes dans le territoire.
Un pari risqué dans un contexte fragile
Si elle est entérinée en septembre, cette décision projetterait le Canada au rang des nations ayant franchi un seuil symbolique important dans leur engagement pour le Proche-Orient. Toutefois, elle n’est pas sans conséquences. Certains partenaires internationaux pourraient y voir un geste précipité, en l’absence d’un règlement global entre Palestiniens et Israéliens.
Par ailleurs, les critères posés par Ottawa restent difficiles à mettre en œuvre. L’Autorité palestinienne, en perte de légitimité, doit encore démontrer sa capacité à organiser un scrutin crédible et à reprendre l’initiative dans un espace politique fragmenté.
D’ici l’Assemblée générale de septembre, les équilibres diplomatiques resteront mouvants, mais la déclaration canadienne place désormais une pression nouvelle sur les acteurs régionaux pour qu’un processus politique concret soit enclenché.