Lors d’un entretien accordé à H5 Motivation, l’ancien président sénégalais Macky Sall a confirmé ce que beaucoup pressentaient depuis plusieurs mois : son nom circule bel et bien parmi les personnalités pressenties pour succéder à António Guterres au poste de Secrétaire général des Nations Unies.
« Il est vrai que beaucoup de personnes, de pays, pensent que je devrais pouvoir candidater pour le poste de secrétaire général de l’ONU », a reconnu Macky Sall, tout en précisant qu’il n’avait, pour l’instant, pris aucune décision officielle.
L’ancien chef de l’État souligne cependant que sa trajectoire – « du local au régional puis au global » – lui donne une expérience rare pour « bâtir une organisation nouvelle, refondée, à la lumière des difficultés que l’ONU a aujourd’hui ».
Réformer l’ONU pour éviter « la loi du plus fort »
Macky Sall a longuement insisté sur la nécessité d’un multilatéralisme renforcé face à un monde fragmenté.
« Nous avons besoin de l’organisation des Nations Unies, plus que jamais », a-t-il martelé, citant une série de crises internationales – Ukraine, Palestine, Soudan, Libye, terrorisme – qui, selon lui, exigent une ONU « crédible, capable de parler à tous ».
L’ex-président sénégalais plaide également pour une réforme en profondeur de l’institution.
Il propose notamment de diversifier ses ressources financières, rappelant que les États-Unis assurent à eux seuls « 25 % du budget », une situation « intenable » à long terme.
« Sans multilatéralisme, nous rentrons dans une jungle, c’est la loi du plus fort », a-t-il averti, mettant en garde contre le risque de voir les grandes puissances entraîner le monde dans « une destruction de la planète ».
Une candidature conditionnée à un large soutien
Prudent, Macky Sall a toutefois précisé que sa décision dépendrait d’un consensus international, en particulier du soutien des membres du Conseil de sécurité, des pays africains et du monde islamique.
« Je ne pourrais envisager de candidature que dans l’hypothèse où cela serait une volonté des pays qui le souhaitent », a-t-il expliqué.
Pour l’heure, Macky Sall n’est donc pas officiellement candidat, mais il ne ferme aucune porte.
« Je ne l’écarte pas si les gens estiment que je peux apporter modestement ma contribution pour redorer le blason de l’ONU », a-t-il conclu, laissant planer un suspense qui anime déjà les cercles diplomatiques.