« Les attaques et menaces de mort, anciennes ou récentes, contre plusieurs magistrats sont inadmissibles », a dénoncé Emmanuel Macron dans un message posté dimanche sur la plateforme X. Le chef de l'Etat s'est exprimé après que des menaces ont visé la présidente du tribunal qui a condamné jeudi dernier son prédécesseur Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison ferme dans l'affaire du financement libyen de sa campagne de 2007.
Le parquet de Paris avait ouvert, dès le lendemain du verdict, deux enquêtes à la suite de « messages menaçants » reçus par la magistrate. Et le ministre de la Justice démissionnaire, Gérald Darmanin, avait déjà condamné « sans aucune réserve » les « intimidations et les menaces de mort qui touchent les magistrats », qualifiés d'« absolument insupportables en démocratie ».
Des piliers essentiels
Mais l'Elysée n'avait pas réagi jusqu'alors. Le Syndicat de la magistrature avait dénoncé, plus tôt ce dimanche, un « silence assourdissant » du Président de la République, pourtant garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire aux termes de la Constitution. C'est désormais corrigé.
« L'Etat de droit est le socle de notre démocratie. L'indépendance de l'autorité judiciaire, son impartialité comme la protection des magistrats qui la rendent, en sont les piliers essentiels », écrit Emmanuel Macron. « Les décisions de justice peuvent être commentées ou critiquées dans le débat public mais toujours dans le respect de chacun », ajoute-t-il, en précisant que la présomption d'innocence et le droit au recours doivent être préservés.
Nicolas Sarkozy, qui va jusqu'à suggérer un « complot » dans une interview au « JDD », a fait appel de sa condamnation pour « association de malfaiteurs ». Mais cela ne devrait pas empêcher son incarcération prochaine, ce qui sera une première dans l'histoire de la République. De nombreuses personnalités à droite et à l'extrême droite ont critiqué l'exécution provisoire de la peine, sans attendre la décision d'appel. Pour le tribunal, cette décision était justifiée par l'« exceptionnelle gravité des faits » et « l'importance du trouble à l'ordre public causé par l'infraction ».